Catherine Pierrat met en lumière nos Archères

Septembre est une période plutôt agréable habituellement si on pense « météo ». Si on s’arrête à la « rentrée » ou à la « reprise » c’est parfois déjà un peu moins agréable. Pour pallier à ce nouveau rythme, parfois effréné, pratiquer des activités annexes permet de prendre soin de soi. C’est parfait pour FEMME A COLMAR qui vous propose d’aller dans ce sens avec une nouvelle mini-série autour de la femme colmarienne et le sport.

Accordons-nous dès à présent, en cette rentrée, un instant calme dans nos agendas. Installons-nous confortablement, prenons le temps de respirer tranquillement, et pour bien débuter, faisons place à la concentration, comme celle des femmes que j’ai pu rencontrer en mai dernier, au tir à l'arc ! chez les Compagnons du Hohlandsbourg

Ce soir-là, il y a Stéphanie, quarante ans, Christine cinquante-neuf ans, Norah vingt et un an avec son amie Eva vingt-deux ans et Isabelle, cinquante-huit ans. Elles sont toutes archères au Club de tir à l’arc à Colmar.

Qu’est-ce qui pousse ces femmes à exercer cette activité ? Christine de suite évoque la notion de plaisir à tirer. Elle constate qu’elle est déjà plus régulière dans son mouvement depuis ses débuts en Septembre 2023. Elle précise que chacune a sa propre séquence de tir et que tout est dans sa routine : de la flèche dans le carquois jusqu’à l’instant où la flèche arrive dans la cible.

Christine est là tous les vendredis soirs à l’entrainement avec son compagnon. C’est lors de l’achat de matériel dans une archerie qu’ils croisent tous deux un membre du Club qui leur propose de passer un soir. Christine accompagne son compagnon. Le Club lui prête du matériel et c’est ainsi qu’elle début il y a près de deux ans. Ce sport est une aide à la concentration précise-t-elle. « C’est une véritable détente ! J’ai très souvent mal partout en arrivant au cours mais cet exercice me fait du bien et me remet bien en place ! » Christine se vide ainsi la tête et se fait du bien physiquement.

Isabelle a débuté en Septembre 2024. Je remarque de suite une autre démarche. Cela se confirme quand Isabelle me confie qu’elle a déjà fait du tir à l’arc toute petite, pendant quatre ans de sept ans à onze ans. Elle fera ensuite de l’équitation et arrêtera finalement par peur de se faire mal. Depuis une dizaine d’années elle s’est aussi reconvertie dans l’immobilier. Elle travaille de façon indépendante et par conséquent, elle ne pouvait pas se permettre d’être en arrêt de travail. Elle fut donc une femme dédiée entièrement à son travail, sa famille et ses deux enfants. Ce n’est que l’an dernier qu’elle reprend le tir à l’arc, ici au Club à Colmar. Certes les Jeux Olympiques y sont pour quelque chose avoue-t-elle mais elle souhaitait aussi reprendre du temps pour elle. Ce sport lui apporte la détente recherchée. Elle peut aussi le pratiquer en toute sérénité car ses enfants sont désormais indépendants et son mari la soutient dans sa quête de retrouver de l’assurance.

Steve l’entraîneur me confie qu’Isabelle est très prometteuse « c’est une compétitrice » dit-il en ajoutant qu’elle va représenter le Département avec Nicolas, en tant que néo-licenciés pour le trophée national des mixtes !

Et Steve poursuit en m’expliquant qu’il y a trois domaines dans lesquels les évolutions au tir à l’arc sont essentielles : le physique, le mental et la technique. Il précise rapidement que cela signifie qu’il faut de l’endurance musculaire dans le haut du corps, du gainage aussi. Sans oublier qu’il faut rester zen, souple et tirer relâché. Enfin la posture, le placement, le mouvement sont des points techniques également à acquérir.

Je me dirige ensuite vers Stéphanie parce qu’il ne me reste que peu de temps pour échanger avant la fin de cette séance. Cela fait six ans qu’elle pratique le tir à l’arc comme toute sa famille : son mari ainsi que ses deux fils qui ont débuté tous deux à six ans. Ce soir c’est elle qui est là. Ils s’organisent en famille et avec son mari. Ils alternent la garde des enfants pour pouvoir venir à l’entrainement. Stéphanie a toujours été attirée par ce sport « ancestral ». « Quand on tire c’est parfois compliqué mais en axant notre concentration dans notre flèche, dans notre tir, dans le mouvement, on oublie tout le reste ! » Tirer deux heures par semaines lui convient bien et elle ne ressent pas forcément le besoin d’être en compétition « C’est pas trop mon truc ». Stéphanie souligne aussi que la progression au début peut être rapide mais ensuite ça peut stagner comme toute évolution. Je comprends aussitôt qu’il en faut, de la constance, qu’il en faut, des tirs et des tirs pour évoluer.

Steve n’est jamais loin. Il garde l’œil sur les archères et archers lors de la séance. Il est le président du Club et coach. Il commence en tant qu’entraîneur en 1995 ! Ce sont trois disciplines bien différentes. Il me glisse à l’oreille que le tir à l’arc c’est une vraie famille, même entre les différents clubs. L’idée est de passer un bon moment ensemble, de lâcher prise, d’oublier le quotidien mais cela reste un sport qui fatigue aussi car on utilise des muscles rarement sollicités. Steve est présent quatre fois par semaine ici au Club à Colmar pour les plus de cent trente adhérents « nous sommes le plus gros club du Grand Est à ce jour alors qu’en 2018 le club ne comptait qu’une trentaine de licenciés ».

Je m’approche encore de Norah et Eva qui s’entraînent ensemble plus à l’écart du groupe. Elles se sont motivées l’une l’autre pour venir se détendre un peu ici quand elles le peuvent. L’une d’entre elles est vendeuse chez un chocolatier à Colmar et l’autre est encore étudiante en Master MEF pour être professeur des écoles.

On arrête de parler, d’échanger et on passe à la photo. Elles se prêtent toutes au jeu avec plus ou moins d’aisance. A moi de bien les garder en ligne de mire 😍 pas simple non plus quand tu découvres un sport dans un temps si court, pour capter les gestes, le bon moment. C’est un exercice d’adaptation photographique qui me plaît bien et FEMME A COLMAR se réjouit de lancer cette mini-série pour honorer ces femmes sportives et encourager celles qui ne le sont pas encore, à prendre soin d'elles. Le mouvement c'est la vie dit on.

Je suis un peu restée sur ma faim alors je décide de revenir une semaine plus tard. Je rencontre cette fois Delphine qui est archère depuis près de quatre ans. Elle avait besoin de voir du monde, besoin de faire du sport. Son compagnon en faisait, alors pourquoi pas elle ? Ce qui l’attire dans ce sport c’est cette obligation d’être calme et posée sans oublier l’aspect social, l’échange avec les autres membres du Club. Et elle apprécie particulièrement la détente qu’elle ressent en quittant le cours. Il y a tellement de techniques à acquérir ajoute-t-elle. Elle travaille soit différents points ou reste concentrée sur un seul point. Dernièrement elle avait besoin d’une flèche plus souple. Elle a fait ses derniers réglages en salle car en extérieur le vent pour changer les facteurs à ajuster. Elle prend aussi des notes dit-elle pour poser le moins de question possible et surtout elle se sent davantage impliquée ainsi pour ses réglages.

Steve l’entraineur confirme que le vent est un élément le plus embêtant. Il faut jouer avec lui, il faut le comprendre : est-il régulier ou intermittent ? Faut-il attendre ou anticiper ? par exemple si le vent vient du côté droit il faut contre viser pour centrer. Une jeune femme arrive. Steve me présente Loane qui a vingt ans, licenciée au Club à Colmar. Elle s’entraine à Nancy depuis ses huit ans ! Elle a trouvé ça chouette et à ce jour les compétitions ainsi que l’adrénaline la boostent dans son évolution. Steve précise qu’elle est une bonne compétitrice avec un bon état d’esprit : l’humilité, l’une des valeurs de ce sport !

C’est avec humilité que je quitte cette séance en remerciant toutes ces femmes qui ont joué le jeu d’être pour une fois « la cible », "ma cible" ! J’espère avoir bien tiré ces portraits ! Hâte de lire le retour des archères et de Steve 😆

En attendant la suite je vous propose de laisser place à la récupération.

Prenez soin de vous !

FEMME À COLMAR vous dit à bientôt

Signé : Catherine Pierrat

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